Justice
Confrontation violente aux Herbiers : une expédition punitive jugée à La Roche-sur-Yon
Le lundi 17 juin 2024, le tribunal de La Roche-sur-Yon a été le théâtre d’un procès complexe mêlant légitime défense et expédition punitive. Deux hommes étaient sur le banc des accusés : Samir, 23 ans, poursuivi pour usage et cession de stupéfiants ainsi que violences avec arme, et Johnny, 42 ans, jugé pour dégradation, acquisition non autorisée de stupéfiants, violation de domicile et violence en réunion.
Selon Actu.fr, les événements remontent au 6 octobre 2023, aux Herbiers. Samir, seul chez lui, entend des bruits suspects à l’arrière de sa maison. Inquiet, il contacte la société de vidéosurveillance et la gendarmerie. Peu après, deux individus encagoulés forcent la porte et s’introduisent chez lui. Samir, en panique, saisit un couteau de cuisine pour se défendre. Il blesse l’un des intrus, Johnny, à quatre reprises : au ventre, au bras, au cou, puis au front. « Quand j’ai vu le sang sur mon front, j’ai compris qu’il venait de me saigner et on s’est enfui », a témoigné Johnny à la barre.
La Piste de la Drogue
L’enquête révèle que Johnny, accompagné de son fils, cherchait à récupérer de l’argent après avoir acheté de la cocaïne de mauvaise qualité à Samir. En colère, Johnny a décidé de se rendre chez le jeune dealer. « Il m’a vendu de la drogue coupée avec de la lessive », a expliqué Johnny aux gendarmes.
Une voisine a confirmé que Samir recevait régulièrement des visites courtes, suggérant une activité de trafic de stupéfiants. Cependant, Samir a nié toute transaction avec Johnny, affirmant ne pas le connaître. « J’ai cru qu’on me cambriolait. J’ai pris un couteau car les gendarmes n’arrivaient pas », a-t-il expliqué au tribunal, se défendant d’avoir agi en légitime défense.
Le Débat Judiciaire : Légitime Défense ou Violence ?
La procureure a mis en doute la version de Samir : « C’est une véritable expédition punitive chez un revendeur de stupéfiants. Est-il en légitime défense ? Je ne le pense pas. » Elle a requis un an de prison avec bracelet électronique pour Samir et deux ans de prison ferme pour Johnny.
L’avocat de Samir a plaidé la légitime défense, invoquant l’article 122.6 du Code pénal : « Il ne m’appartient pas de prouver qu’il était en légitime défense, mais au ministère public de prouver qu’il ne l’était pas. » L’avocate de Johnny a reconnu la gravité des actes de son client tout en soulignant qu’il ne contestait pas les faits.
Le tribunal a condamné Johnny à un an de prison ferme pour violences et dégradations. Samir a été relaxé des faits de violences mais condamné à six mois de prison avec sursis pour détention, usage et cession de stupéfiants.