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Société

Crédit d’impôt restitué après la fermeture du site vendéen : Michelin reverse 4,3 millions d’euros à l’État

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DR : Michelin a reversé volontairement 4,3 millions d’euros à l’État, correspondant aux crédits d’impôt perçus pour l’usine de La Roche-sur-Yon fermée en 2020, une décision qui relance le débat sur l’usage des aides publiques

Le groupe Michelin a procédé au versement de 4,3 millions d’euros au profit de l’État, comme le mentionne un arrêté publié ce vendredi au Journal officiel. Cette somme correspond à des crédits d’impôt perçus par le fabricant de pneumatiques pour son site de La Roche-sur-Yon, en Vendée, fermé en décembre 2020.

« Est accepté le don d’une somme d’argent d’un montant de 4.300.000 d’euros, effectué par virement bancaire en date du 11 décembre 2025, consenti au ministère de l’Économie », précise le texte officiel.

Des aides liées au CICE

Selon France Bleu, dans un communiqué, Michelin explique que ce montant est directement lié au Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), un dispositif en vigueur entre 2013 et 2021. Le groupe clermontois indique avoir affecté ces aides au site vendéen afin de financer des investissements industriels, notamment la modernisation des ateliers et l’achat de huit machines.

La fermeture ultérieure de l’usine a conduit Michelin à revoir sa position. L’entreprise affirme avoir pris la décision de restituer ces fonds « par souci de responsabilité », considérant que le site n’était plus en activité.

Une démarche assumée comme volontaire

Le manufacturier insiste sur le caractère non contraint de ce remboursement. « Le cadre légal du CICE ne prévoit aucun mécanisme de remboursement, y compris en cas de fermeture de site ou de réaffectation d’équipement », rappelle Michelin, précisant que cette restitution « est strictement volontaire ».

Du côté du ministère de l’Économie, il est indiqué que la procédure a fait l’objet d’une analyse approfondie et qu’elle est conforme sur les plans juridique et budgétaire. Cette initiative intervient également dans le contexte de la commission d’enquête sénatoriale sur les aides publiques, dont les conclusions ont été rendues en juillet dernier.

Réactions syndicales contrastées

Chez les représentants du personnel, cette annonce suscite des réactions diverses. Pour la CFDT, le geste va dans le bon sens. « C’est une très bonne chose et je pense que nos politiques devraient créer des lois là-dessus », estime Ludovic Robert, délégué CFDT du site Michelin de Cholet. « Quand on donne de l’argent il doit y avoir un retour », ajoute-t-il, espérant que d’autres situations similaires soient examinées.

À la CGT, le ton est plus critique. « On appelle ça un don, mais c’est plutôt rendre l’argent que Michelin avait volé à l’État français », réagit Romain Baciak, délégué CGT au siège du groupe. Il s’interroge sur la pertinence des aides publiques accordées à des sites qui ont ensuite fermé, évoquant notamment les cas de Vannes et de Cholet.

Cette restitution de 4,3 millions d’euros relance ainsi le débat sur l’attribution et le suivi des aides publiques versées aux grandes entreprises industrielles.

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