Justice
Affaire de Dépigeonnage : Un Ancien Dirigeant Accusé d’Abus de Confiance devant le Tribunal de La Roche-sur-Yon
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Le 3 février 2025, le tribunal de La Roche-sur-Yon a examiné une affaire complexe impliquant un ancien dirigeant d’une société vendéenne spécialisée dans le dépigeonnage. L’homme est accusé d’abus de confiance et de biens sociaux, un préjudice estimé à 40 000 euros, selon la partie civile. L’affaire, marquée par une relation personnelle intense entre l’accusé et son ancien employeur, s’est transformée en un règlement de compte fraternel au sein de la salle d’audience.
Un Conflit de Longue Date
Selon Actu.fr, l’accusé, ex-président de la filiale vendéenne d’une entreprise de dépigeonnage basée en région parisienne, a entretenu une relation très proche avec le président de la société mère, qualifié de « meilleur ami ». Ce lien, autrefois solide, semble avoir été mis à mal après un accident du travail survenu en novembre 2023. Ce dernier s’est produit lors d’une intervention où le prévenu a chuté d’une échelle de plus de cinq mètres de hauteur.
L’accusé affirme que son employeur lui avait demandé de faire passer cette mission en « black », ce qui a empêché l’accident de travail d’être déclaré et l’a empêché de bénéficier d’une indemnisation. « Je le remboursais en ‘cash’ après », a déclaré l’accusé.
Licenciement et Accusations de Détournement de Fonds
En janvier 2024, le prévenu a été licencié pour faute grave. Son ancien employeur l’accuse d’avoir utilisé la carte de l’entreprise pour des achats personnels. Toutefois, l’accusé se défend en affirmant que son supérieur était au courant de ces achats et qu’il lui avait systématiquement demandé l’autorisation. « Je l’appelais à chaque fois que j’oubliais ma carte perso pour lui demander l’autorisation, et je le remboursais en ‘cash’ après », explique l’accusé, soulignant qu’il avait fourni tous les justificatifs nécessaires au service comptabilité, sans que cela ne suscite d’inquiétude durant quatre ans.
Pour l’avocate de la défense, cette accusation est dénuée de fondement. Elle souligne que son client n’a jamais caché ces dépenses et que ses actions sont en décalage avec les accusations portées contre lui, surtout compte tenu des circonstances particulières liées à son contrat de travail.
Une Gestion Difficile et des Pratiques Floues
Au fil de l’audience, le tribunal a également examiné la gestion de l’entreprise par l’accusé. Ce dernier a admis que la filiale qu’il dirigeait n’était pas structurée comme une entreprise classique, avec son siège social établi chez lui. Il a expliqué que son employeur lui avait permis d’utiliser la carte de l’entreprise pour des achats personnels, en raison de sa rémunération modeste. Selon lui, cette pratique aurait également permis à l’entreprise de récupérer la TVA sur ces achats.
Une déclaration corroborée par la femme de l’accusé, mais réfutée par la partie civile. « Récupérer la TVA », un argument qui soulève des interrogations sur la gestion financière de l’entreprise et les pratiques internes.