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Harcèlement raciste au lycée agricole de Luçon-Pétré : deux élèves dénoncent des semaines d’insultes et de violences

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Selon une enquête publiée par Mediapart, deux élèves du lycée agricole de Luçon-Pétré, en Vendée, sont victimes depuis la rentrée de harcèlement à caractère raciste. Insultes, intimidations et violences physiques se seraient multipliées au sein de l’établissement.


Des insultes dès le deuxième jour de classe


Selon France 3, arrivés à l’internat début septembre, Mathis et Yllan racontent avoir été pris pour cible par « un groupe de quinze à vingt élèves de terminale ».
« Ils nous ont dit des insultes : “bougnoule”, “sale Arabe de merde…” », témoignent-ils dans les colonnes de Mediapart. Le harcèlement se poursuit chaque jour, dans la cour ou à l’internat : « Ils toquent, ils crient, ils font des aboiements… Ils mettent des coups de pied dans la porte et nous insultent », décrit Yllan.


Un climat de peur et une bagarre en septembre


Le 23 septembre, la situation dégénère : Mathis est provoqué pour « régler leurs comptes ». Une altercation éclate. La scène est filmée et diffusée dans le lycée, où l’on entend des élèves scander des insultes racistes.
À la suite de cet incident, Yllan est suspendu deux semaines. Mathis, lui, reçoit un avertissement. Les deux adolescents affirment que l’élève à l’origine de la bagarre n’a pas été sanctionné, malgré la vidéo.


Une direction accusée d’inaction


Les deux lycéens affirment avoir alerté la vie scolaire dès les premiers jours.
« La CPE a commencé à douter de moi. Elle m’a dit qu’elle ne pensait pas qu’il y ait des profils racistes dans le lycée », explique Yllan.
Ce n’est qu’après l’envoi d’un courrier des familles que la direction a annoncé avoir « renforcé son dispositif » et engagé une réflexion sur le règlement intérieur.
Une enquête et des plaintes déposées
La DRAAF, dont dépend le lycée, a confirmé à Mediapart avoir été informée et avoir lancé plusieurs procédures disciplinaires.
Le 27 septembre, les familles de Mathis et Yllan ont déposé plainte pour harcèlement auprès de la gendarmerie.
« Il a peur que ça recommence, mais il veut avancer », confie Géraldine, la mère d’Yllan. Elle déplore le manque d’action du lycée : « La direction n’a rien fait, la CPE n’a rien fait et ils le savent, ils sont contre mon fils. »
Un conseil de discipline s’est tenu le 14 octobre. Mathis et Yllan ont écopé d’un avertissement, tout comme deux autres élèves convoqués. Aucune précision n’a été donnée sur la sanction de ces derniers.
La direction de l’établissement n’a pas souhaité répondre aux sollicitations des journalistes.