Justice
Saint-Gilles-Croix-de-Vie : poignardé en pleine rue, un homme condamné à trois ans de prison

L’affaire avait failli tourner au drame. Le soir du 28 mars, vers 22 heures, un jeune homme de 18 ans est poignardé au thorax en pleine rue, devant l’église de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée), par un homme âgé de 42 ans. Les faits se produisent alors qu’un groupe d’amis prend un encas à proximité du lieu de culte. L’agresseur, fortement alcoolisé, s’approche, ouvre brièvement son manteau pour montrer un couteau, le range, puis le ressort quelques instants plus tard avant de frapper.
Selon Actu.fr, l’’un des jeunes est saisi par l’arrière et reçoit un coup de lame de 15 centimètres en plein thorax. L’assaillant prend immédiatement la fuite. La victime, consciente et debout, réalise qu’elle saigne abondamment. Sa doudoune, son pull et son tee-shirt sont perforés. Elle sera examinée par un médecin légiste, qui constatera une plaie profonde et prescrira cinq jours d’interruption totale de travail. Si ses jours ne sont pas en danger, le jeune homme présente depuis des séquelles psychologiques : troubles du sommeil et cauchemars persistants.
L’agression filmée, un élément clé
L’un des amis de la victime a eu la présence d’esprit de filmer la scène. La vidéo devient rapidement une pièce centrale de l’enquête. L’auteur présumé est identifié et interpellé dès le lendemain par les gendarmes. Confronté aux images, il ne conteste pas, mais évoque son état d’ébriété avancé ce soir-là, évoquant un « trou noir » et affirmant ne pas se souvenir des faits. Il reconnaît toutefois une consommation excessive d’alcool, ce que confirme son casier judiciaire, marqué par trois condamnations, dont une pour des faits similaires en 2018.
Un profil préoccupant, une récidive évitée de peu
L’audience s’est tenue lundi 27 mai au tribunal correctionnel. Le ministère public n’a pas minimisé la gravité des faits : « On a échappé à un drame qui aurait pu se terminer devant la cour d’assises. » Le parquet a requis 30 mois d’emprisonnement dont 18 avec sursis probatoire, en mettant en avant la récidive et la dangerosité liée à l’alcool.
La défense, portée par Maître Maud Chavatte, a souligné le choc ressenti par l’accusé en visionnant les images et son engagement à suivre un parcours de soin : « Il a pris conscience de sa maladie alcoolique. Il m’a confié ne plus vouloir faire de mal. »
Une condamnation ferme avec accompagnement thérapeutique
Le tribunal a finalement alourdi la peine requise, en condamnant l’agresseur à trois ans de prison, dont dix-huit mois avec sursis probatoire sur deux ans. Le sursis est assorti d’une obligation de soins, de travail et d’indemnisation de la victime. Il lui est également interdit d’entrer en contact avec cette dernière et de porter une arme pendant cinq ans. Il reste en détention.