Vie Locale
Manifestation à La Roche-sur-Yon : 200 personnes opposées au projet de loi Duplomb sur les pesticides
Près de 200 manifestants se sont réunis samedi 14 juin 2025 à La Roche-sur-Yon, en Vendée, pour protester contre le projet de loi porté par le député Jean-Pierre Duplomb. Ce texte controversé vise notamment à ré-autoriser certains pesticides bannis en raison de leur nocivité pour l’environnement et la santé.
Une contestation nourrie par des enjeux agricoles et sanitaires
Selon Actu.fr, le rassemblement, organisé par plusieurs collectifs citoyens, syndicats agricoles et associations écologistes, avait pour mot d’ordre le rejet d’un projet de loi jugé contraire aux enjeux actuels. Dans un communiqué diffusé sur place, les manifestants dénoncent une réforme qui « ne répond en rien à la garantie et à la sécurisation des revenus, à la problématique de renouvellement des générations, aux défis climatiques, sanitaires et environnementaux ».
Le texte législatif propose notamment la réintroduction de substances de la famille des néonicotinoïdes, couramment qualifiées de « tueuses d’abeilles », ainsi qu’un encadrement revu du rôle de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES). Une mesure que les protestataires jugent alarmante.
Une agriculture respectueuse du vivant mise en avant
Les organisateurs revendiquent un modèle agricole durable, fondé sur des pratiques respectueuses de la biodiversité. « Nous sommes nombreux à refuser en bloc ce projet mortifère : 80 % des citoyens sont contre le retour des pesticides ! » affirme le collectif à l’origine de la mobilisation.
Les participants ont réaffirmé leur attachement à « une alimentation saine qui permet le maintien et le respect du vivant, la diversité des espèces et des milieux naturels ». Le modèle promu repose sur une agriculture « qui prend soin de la terre, de ceux qui la cultivent et de ceux qui s’en nourrissent ».
Un appel pour l’agroécologie
Paul Vieille, porte-parole de la Coopérative d’installation en agriculture paysanne (CIAP) de Vendée, défend une voie alternative : « La marche a vocation de rassembler les consommateurs et les paysans. » Il ajoute : « Nous privilégions l’association des formes d’agriculture, qu’elles soient en agro-écologie ou bio. »
Pour le militant, l’agroécologie permet d’éviter l’usage des pesticides grâce à des pratiques fondées sur l’autonomie : « L’agro-écologie se passe de pesticides et favorise un modèle autonome en utilisant des légumineuses pour éviter l’importation de soja, procède à l’engraissement du bétail à l’herbe au lieu des céréales et travaille avec la rotation des cultures. »
Des risques pour la santé et l’environnement pointés du doigt
Les intervenants ont également mis en garde contre les effets du projet de loi sur les ressources naturelles. « Monsieur Duplomb, ex-président de la Chambre d’agriculture de Haute-Loire, par son projet, va casser tous les garde-fous qui, à la fois, préservent la biodiversité et permettent aux consommateurs de bénéficier d’une alimentation saine et d’eau de qualité ! » a-t-on entendu au micro.
En appui, les organisateurs ont rappelé qu’« environ 97 % des syndicats d’eau contiennent des pesticides, et 20 % de cette eau dépasse la dose autorisée au niveau européen ».
Les revendications portaient ainsi sur l’abandon pur et simple du projet de loi et la mise en œuvre de politiques agricoles davantage en phase avec les impératifs sanitaires et écologiques actuels.