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Vendée Globe : tous les scénarios sont possibles

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Alan Roura au champagne après le passage du Cap Horn. © Alan Roura / La Fabrique

64 jours de course, et tous les scénarios sont possibles au grand large de Rio de Janeiro tant les conditions météo brouillent les pistes pour rejoindre les alizés. L’avance de Yannick Bestaven, en tête, à fondu et le danger se rapproche avec Charlie Dalin, Thomas Ruyant, Damien Seguin et Louis Burton qui pourraient rejoindre le leader installé aux commandes de la course depuis 17 jours dès demain matin.

En mer, on sait que tout peut arriver et que ce front froid peut être une opportunité à saisir pour les poursuivants de Yannick Bestaven (Maître CoQ IV). En ce 64e jour de course, le skippeur de Maître CoQ IV perd l’avance qu’il avait acquis ces derniers jours. « Je pense que pour Yannick, qui nous voit revenir sur lui alors qu’il avait beaucoup d’avance, ça doit être dur. Pour nous c’est plus réjouissant. J’ai perdu beaucoup de temps à cause de petits soucis, mais je vais pouvoir recoller. Tout le Vendée Globe a été comme ça, la course est loin d’être finie. » confiait ce matin à la vacation Thomas Ruyant (LinkedOut), troisième au pointage. Le skipper de LinkedOut après trois jours de navigation à l’aveugle, sans données précises de vent, a pu grimper en haut du mât (pour la 5e fois depuis le départ de la course) pour réparer son aérien. Juste derrière, Louis Burton (Bureau Vallée 2) est dans le même état, combatif et exalté par sa résurrection dans le haut du classement : « Je regarde les positions des autres, à chercher à savoir comment m’en rapprocher. Je n’ai jamais connu ce plaisir. Je compte les milles qui me séparent de Thomas (Ruyant) et de Damien (Seguin), j’ausculte leur trajectoire… C’est exceptionnel. » exultait le Malouin tout à l’heure à l’autre bout du fil. Yannick Bestaven, dispose certes d’une bonification de 10h15, conserve un tapis de sol de 39 milles, mais derrière lui, la meute a soif et grand faim. Demain matin, il se pourrait qu’un nouveau départ ait lieu avec, peut-être, un changement de leader.

On bluff à l’avant

Dans cette configuration de course où un gros regroupement des dix premiers est envisagé, le bluff s’installe entre les skippers. Personnes n’osent en dire trop sur l’état des voiles, le potentiel général des bateaux. On sait bien sûr qu’Apivia et LinkedOut sont privés de foils bâbord, que les soucis de hook (crochet de tenue de voiles d’avant en haut du mât) ont été légion depuis le départ des Sables d’Olonne, que des voiles ont été réparées. Mais qu’en est-il réellement de l’état des bateaux et des bonshommes après deux mois de mer ? En vacation, le « Je suis à 100% » revient souvent. Une manière de ne pas donner trop confiance aux camarades de jeu.

Le Cap Horn avant l »Atlantique

Un peu plus loin, derrière, Arnaud Boissières (La Mie Câline – Artisans Artipôle) a doublé son quatrième Cap Horn à 12h35 heure française dans un soulagement et une émotion palpables sur la visio en direct de la mer lors du Vendée Live. Le fils adoptif de la ville des Sables d’Olonne avait la mine creusée de fatigue de la rudesse de l’océan Pacifique. 1h30 plus tard, c’est un autre barbu qui doublait le caillou mythique : Alan Roura sur La Fabrique. Bientôt ce sera au tour de Jérémie Beyou sur Charal aux alentours de 17h, puis de la Britannique Pip Hare la nuit prochaine. Un Cap Horn libérateur d’angoisses et d’usure. Stéphane Le Diraison (Time For Oceans), lui, à 450 milles de la porte de l’Atlantique Sud rayonne, le visage rajeuni de 10 ans en moins de 24h, chantant sur Lily Allen dans une vidéo envoyée du bord : « Je suis enfin sorti de la dépression, j’ai l’impression de sortir des flammes de l’enfer ». Les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas sur la grande boucle planétaire en solitaire. Un solitude que doit ressentir Sébastien Destremau (Merci), dernier du classement général (26e), qui n’a toujours pas passé les terres de la Nouvelle-Zélande. Le Cap Horn est encore loin pour lui.

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